Quelques paroles de plus ou moins loin pour terminer...

Publié le par Camille

Je clôturerai ce blog en citant des petites phrases écoutées par-ci, par-là, tout au long de cette année! Pleins de petites phrases qui ont eu pour moi une résonnance particulière... Encore une fois, merci à tous.

jour-de-la-terre1.jpg"Vous riez de moi parceque je suis différent. Je ris de vous parceque vous êtes tous les mêmes !"

"You laugh at me because I’m different. I laugh at you because you’re all the same !"

YMCA


"Je ne veux pas rester que dans la théorie, je veux pratiquer"

"I don't only want to deal with theory, I want to practise"

Milton


  "Parfois, j'essaye d'être normal mais ça devient ennuyant. Alors je redeviens moi-même."

"Sometimes, I try to be normal but it gets boring. So I come back to being myself.”

In the kitchen of Arad EVS' flat

 

"L’amour  absolu, c’est quand tu donnes le pouvoir à quelqu’un de te détruire mais que tu lui fais confiance pour qu’il ne le fasse pas."

"The absolute love, it's when you empower someone to destroy you but trusting him enough not to do so."

Elsa


  "La plus sage est celle qui sait qu'elle ne sait pas."

"Wisest is the one who knows she doesn’t know.”

Jostein Goarder, Sophie’s world

 

"Celui qui ne cherche pas à rencontrer ne voyage pas, il se déplace"

"The one who doesn't look for meeting while traveling isn't traveling, he is moving."

Nicolas


 "L’effet recherché du voyage est similaire à celui de l’alcool."

"The effect we look for while traveling is similar to alcohol one."

Julie


"Ce qu’il y a de plus déterminant dans une vie, ce qui est éternel, […] ce n’est pas ce qu’on a dit de bien ou réalisé de grand : ce sont les moments où nous avons su rester vrais, malgré tout ce qu’il en a coûté et surtout lorsque cela nous a coûté."

"The most determinating in life, what is eternal, [...] it's not what we said or the great things we realized : these are the moments when we used to remain true, despite how it was difficult and all the more when it was difficult for ourselves."

Frédéric Lenoir   

 

"Y'a un humoriste qu'a dit : se marier jusqu’à ce que l’amour vous sépare !"

Gwlad

 

 "Ce n'est jamais trop tard pour ce qui vaut la peine."

"It’s never too late for what is worth."

Alexa

   

"Allez à la rencontre des autres, soyez vous-mêmes, vraies, simples, pleines de joie… Et donnez leur ce qu’il y a de plus beau : l’amour !"

"Go to meet others, be yourselves, true, simple, full of joy... And give them the most beautiful : love!"

Miange

   

"Etre trop poli, ça met une distance."

"Being too polite leads to a distance."

Marina  

 

"Ne craches pas au ciel sinon ça peut te retomber sur la figure"

"Don't spit on the sky cause it can land on your face !"

Mauricio

 

"Quand tu es un rêveur, tu peux devenir pratique mais quand tu es un pratique, tu ne peux pas devenir un rêveur."

"When you are a dreamer, you can become practical but when you are a practical, you can’t become a dreamer.»

Elsa 

 

"Le futur c'est un mystère, le passé c'est de l'histoire et le présent c'est un cadeau."

"The future is mystery, the past is history, the present is a gift."

Kun Fu Panda

 

"C’est bien de prendre conscience de quelque chose mais il faut ensuite que ça ait un impact."

"It's great to get aware of something but then, it should be followed by an impact."

Samo

 

 "Je privilégie la qualité de vie et pas l’argent, le matérialisme."

"I privilege the quality of life and not the money, the materialism."

Pati

 

"Quand on va en Antarctique ou à la montagne, en réalité ce n’est pas les paysages qu’on cherche, c’est la sensation. Se confronter aux limites dues à la nature."

"When we go to Antartic or to the Montain, in reality we are not looking for the landscapes but the sensation. To confront your limits due to the nature."

Marina

 

"S :Tu as un beau pays". D :"Non... Nous avons une Terre très belle."

"You've got a beautiful country. D :"No... We've got a very beautiful Earth."

Damien


"Pour la Nature, nous sommes de petites fourmis"

"For the Nature, we are small ants."

Darwin  

 

"J'ai commencé à me sentir plus relax quand j'ai appris à dire non."

"I’ve begun to be more relax when I've learnt to say no."

Cristina


"Dans la vie, vous devez toujours faire des compromis. Vous devez apprendre à aimer faire ce que vous n'aimez pas. Et je peux vous dire par expérience que c'est possible."

"In life, you always have to make compromises. You have to learn to enjoy doing what you don’t like. I can tell you it’s possible by experience.”

Alina  


"Enseignement éthique à portée universelle : non violence, égale dignité de tous les êtres humains, justice et partage, primat de l’individu sur le groupe et importance de sa liberté de choix, séparation du politique et du religieux, amour du prochain allant jusqu’au pardon et à l’amour des ennemis."

"Ethical teaching at a universal level : non violence, igual dignity for all human beings, justice and sharing, precedence of individuals over the group and importance of the liberty of his choices, separation between politic and religion, love of each other until forgiveness and love of ennemies."

Frédéric Lenoir

 

 "Ainsi est notre vie."

"Like this is our life."

Emilio et Maria

 

"Chaque personne que tu rencontres peut être une porte ouverte pour des opportunités. Il ne faut jamais dire jamais."

"Every person you meet can be a door to open for opportunities. Never say never"

Adrien  

 

"Si tu veux savoir ce que tu veux, d'abord tu dois savoir ce que tu ne veux pas !"

"If you want to know what you want, first you have to know what you don’t want !"

Elsa

 

"N'essaye pas de te donner plus de pouvoir mais plutôt aux autres et tu verras que ton équipe sera plus forte."

"Don’t try to empower you but the others and you will see that your team will be stronger”

Gandhi’s grand-son

 

"Soit le changement que tu veux voir dans le monde."

"Be the change you want to see in the world."

Gandhi 

 

"L’alimentation est la base de la santé."

"Food is the base of health."

Pati

 

"Ne suis pas la voie qui te conduit. Va plutôt là où il n'y a pas de voie et quitte le chemin."

"Don’t follow where the path may lead. Go instead where there is no path and leave a trail."

Harold R. Mc Alindon

 

"La jungle m’offre tout ce dont j’ai besoin. Je n’ai pas besoin de plus pour être heureux. Et vous, vous avez besoin de beaucoup pour être heureuses ?"

"The jungle offers me all that I need. I don't need anything else to be happy. And you, do you need a lot of things to be happy ?"

Darwin

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C
Fin du texte :<br /> <br /> Des difficultés scolaires certaines, même s'il ne faut pas généraliser à tous les enfants. Déjà, par le système roumain. Là bas, il est relativement facile d'échapper à l'école. Si un enfant n'est<br /> pas scolarisé, l'Etat n'ira pas toujours le chercher. Et les programmes, relativement élitistes, sont peu adaptés à ceux qui ont des difficultés. D'où de nombreux échecs scolaires pour ceux qui<br /> n'ont pas les moyens de suivre. Rares sont donc les enfants roms qui accèdent aux études.<br /> <br /> <br /> D'autre part, il faut considérer le contexte familial de ces enfants, avec toute la dimension éducative, culturelle et économique qu'elle sous-entend. Souvent, les parents ne facilitent pas<br /> l'apprentissage. Beaucoup d'enfants sont livrés à eux même, privés de repères et de stimulation. Certains sont même obligés de travailler, d'effectuer certaines tâches quotidiennes à la place des<br /> parents. Je n'oublierai pas Andrea par exemple. A peine rentrée chez elle, en plus d'être maltraitée par ses parents lors de leurs moments d'ivresse, elle se transforme en véritable esclave. Sa vie<br /> devient alors un enfer... Sans tomber dans des situations extrêmes comme celle-ci, les parents ne sont pas toujours eux-même un modèle qui incite à travailler, n'ayant pas tous un travail.<br /> Sérieusement, pourquoi travailler ? Quel but au final ? Beaucoup bénéficient de certaines aides, comme celles de l'Etat, en fonction du nombre de leurs enfants, d'autres profitent, tout<br /> simplement... Il apparaît souvent normal de prendre, de recevoir sans rien donner en retour. Voire d'exiger. C'est dans leur mentalité semble-t-il. Je me suis même indignée une fois, en voulant<br /> offrir à un enfant un sandwich. Il exigeait que j'aille l'acheter au Mac Donald à la place de la Boulangerie que je lui proposais !<br /> <br /> <br /> Par ailleurs, ce qui m'a souvent frappée aussi, c'est leur attitude par rapport à l'hygiène. Des ongles noirs et des vêtements tâchés, j'en ai aperçu un certain nombre. Heureusement, les douches du<br /> centre étaient à disposition une fois par semaine à ceux qui en avaient besoin. Mais à quoi bon se laver les mains régulièrement et s'assurer que l'on est propre quand on vit dans un milieu sale,<br /> quand on a à peine de quoi changer de vêtements ou de chaussures ?<br /> <br /> <br /> A la fin de mes huit mois de volontariat, Cristina m'a emmenée visiter le bidonville dans lequel vivent certains enfants du centre. Nous sortons de Caritas et je la suis. Tout juste trois rues et<br /> apparaît soudain, caché derrière un immeuble, un petit chemin de terre. Quinze mètres à peine et l'atmosphère de la ville se transforme en un tout autre environnement. A l'écart... Je me croirais<br /> presque dans un film ! Un véritable village où vivent environ mille personnes. Nous traversons un petit pont de fortune bâti de planches en bois désordonnées : direction cet autre univers.<br /> J'observe en silence. Cabanes faites de bric à braque, déchets partout, chiens nombreux, des tapis recouverts de boue... Et des femmes, la plupart au ventre arrondi... Parfois très jeunes<br /> d'ailleurs. Devant nous, deux yeux bleus clairs camouflés derrière un visage sale. D'autres visages, fatigués, des voix rendues plus graves par l'alcool. On poursuit notre marche. Du noir, du<br /> marron, du gris. Des enfants qui vivent leur vie, seuls. Un petit gamin à demi-nu assis sur un tapis crasseux. Des rails de train qui viennent s'immiscer dans le décor, cernés d'une multitude de<br /> déchets de part et d'autre. Sentiment d'intrusion dans un monde qui n'est pas le mien. Pas de mot. Petit passage bref mais des images gravées dans la tête. Voici mon expérience des roms. Triste<br /> constatation des conditions de vie de ceux que j'ai croisés et prise de conscience.<br /> <br /> <br /> Mais bien sur, ne généralisons pas ! D'un endroit sur l'autre, les situations peuvent être différentes ! D'abord, tous les roms ne vivent pas dans des bidonvilles. Quelques-uns encore sont nomades,<br /> les autres sont sédentaires et résident en campagne ou en ville. D'autres encore possèdent même de somptueuses demeures après avoir amassé des fortunes considérables au marché noir. Certains roms<br /> font aussi des études, ne tombons pas dans la caricature ! J'ai d'ailleurs eu la chance de rencontrer l'une d'entre eux devenue journaliste. Et c'est avec fierté qu'elle nous a présenté l'histoire<br /> et la culture rom, son appartenance à cette nation. Gardons en mémoire enfin que leurs modes de vies sont différents selon leurs lieux et leurs groupes. Il peut donc s'avérer très difficile de<br /> tenter d'identifier ce qui leur est commun.<br /> <br /> <br /> En Roumanie, la relation entre les roms et les Roumains n'est pas toujours évidente. Il s'agit d'une minorité qui compte parmi les plus déshéritées de ses communautés... Les roms n'ont pas bonne<br /> réputation. Certains roumains considèrent le mode de vie des roms comme une menace pour leur propres biens. Par ailleurs, l'étalage des richesses attise souvent le ressentiment des non-Roms.<br /> Malheureusement, le racisme existe envers les roms. J'en ai été témoin, par exemple, en me rendant à un petit concert de Hard Rock. Une amie roumaine m'a traduit quelques paroles, elle-même<br /> écoeurée. Et sans aller jusqu'au racisme, juste des idées ancrées persistent parfois, sans forcément d'arrière-pensées... J'ai passé presque deux heures, un jour, à essayer de convaincre un lycéen<br /> roumain que les roms n'étaient pas génétiquement plus « mauvais » que nous !<br /> <br /> <br /> Régulièrement, j'ai eu l'impression que les roumains et les roms forment deux aspects distincts de la Roumanie, vivant séparément et ne se comprenant pas mutuellement. D'une part, des roumains qui<br /> ne souhaitent pas être mélangés et surtout ne pas y être assimilés aux yeux des autres pays. Tout en ignorant la complexité de la culture rom. D'autre part, des roms qui vivent, me semble-t-il, en<br /> milieu plus fermé, figé sur un mode de vie difficilement superposable à celui des roumains. Cette sensation de milieu fermé, je l'ai eu souvent. Comme ce jour où, avec les autres volontaires, en<br /> apportant à Caritas des spécialités culinaires de nos pays respectifs, la plupart des enfants n'ont eu ni curiosité ni plaisir à goûter les différents plats...<br /> <br /> <br /> Heureusement, en Roumanie, des efforts aussi sont faits pour intégrer les roms, financièrement ou au niveau de l'éducation par exemple. Et n'allons pas imaginer que tous les roumains ont des<br /> problèmes envers les roms non plus ! En tout cas, qu'on soit bien clair : je ne prétends pas avoir cerné la situation des roms en Roumanie, ce n'est que mon petit vécu personnel et tout cela me<br /> laisse assez perplexe ! Je me demande tout de même... Dans cet élan d'aide et d'intégration, prend-on suffisamment en compte la dimension culturelle de cette minorité afin de proposer des compromis<br /> mutuels et une aide adaptée ?<br /> <br /> <br /> C'est sur, je n'oublierai pas cette expérience. Au final, ce que je garderai surtout en mémoire, ce sont tous les cache-caches, les fabrications d'objets en pâte à sel, les coloriages, les courses<br /> ou les jeux dehors... Toutes ces petites paires d'yeux, qu'elles étaient bleues, vertes, marrons ou noires, ces regards expressifs trahissant un besoin d'affection, de provoquer, une envie de<br /> jouer, la curiosité... Ces pleurs parfois et tous ces rires... En résumé, tous ces petits moments simples partagés avec ces enfants. Et maintenant ? Sérieusement? Et bien j'essaye de penser un peu<br /> plus façon gytane au quotidien : « chaque jour sa peine et sa joie, demain est un autre jour ».<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> http://www.romaninet.com/ROMANINET_Cultural_report.pdf<br /> <br /> National geographic
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C
Voici un article en plus que j'ai écris à la suite de mon voyage, sur les roms :<br /> <br /> Expérience avec les Roms<br /> <br /> <br /> C'était un soir perdu au beau milieu de Janvier 2010, à peine arrivée depuis quelques heures en Roumanie. J'ai toute suite été plongée dans le bain : façon boomerang, l'une des problématiques de ce<br /> pays m'a frappée en pleine figure. Tentant de me familiariser tant bien que mal aux trottoirs-patinoire glacés de la ville, je poursuis jusque dans un bar le petit groupe de personnes qui m'a<br /> accueillie. La discussion commence... A un moment donné, le sujet des roms est abordé. Et l'un des jeunes, qui ne doit pas avoir plus de dix-huit ans, s'exclame assez sur de lui : « Les gytans,<br /> excuse-moi mais... Cette merde !». Léger sursaut, mon regard se fige, moment de doute face à ce propos raciste... Ai-je bien compris ? Il semblerait bien que oui...<br /> <br /> <br /> Je m'attendais plus ou moins à rencontrer et entendre parler des roms. Déjà, de part tous les avertissements reçus avant mon départ : « Mais quelle idée saugrenue de partir en Roumanie ? Tu n'as<br /> pas été prise ailleurs ? Tu verras, y'a des roms partout, tu risques de te faire voler, agresser, y'a aussi des orphelinats et de la misère... ». Et puis de part les lectures pratiquées avant de<br /> partir. Il faut savoir que la Roumanie est en effet un pays constitué de nombreuses minorités comme les magyares (hongrois), ukrainiens, allemands, roms et bien d'autres.<br /> <br /> <br /> C'est vrai, j'en ai croisé un peu partout des roms. Combien de fois, en attendant à la gare, sur le parking du supermarché ou en marchant dans la rue, des enfants ou adultes sont venus me demander<br /> quelques « lei », ou « a mânca » ? Je n'oublierai pas ma surprise quand au milieu de mon premier dimanche, la sonnerie de l'entrée a résonné soudainement dans tout l'appartement : « Qui cela<br /> peut-il bien être ? ». D'un pas décidé, mon coloc ouvre sans vraiment faire attention. Il se retrouve face à une dame portant un bébé. D'une voix à la fois calme et pleine de lamentations, elle lui<br /> réclame à manger. Pris de court, il refuse. Mais la dame ne bouge pas d'un poil. Il lui donne alors une pâtisserie et referme la porte. Mais apparemment ce n'est pas suffisant. Elle attend...<br /> Pendant plus de vingt minutes encore immobile ! Mine de rien, ça nous a marqué... D'autant plus qu'on habitait quand même dans un immeuble au sixième étage ! C'est donc une réalité : les roms sont<br /> bien présents en Roumanie.<br /> <br /> <br /> Mais ce à quoi je ne m'attendais pas, c'est ce décalage entre les roumains et les roms. Au fur et à mesure, métamorphose de l'expérience en questions, j'ai pris conscience d'une sorte de<br /> cohabitation entre les roms et les roumains. Quelle relation peut bien exister entre les deux ?<br /> <br /> <br /> Déjà, je me suis demandée pourquoi on assimile tant les roms aux roumains. « On nous confond peut être à cause du nom qui se ressemble phonétiquement » m'a répondu une roumaine. Franchement, ça ne<br /> m'a pas spécialement convaincue.<br /> <br /> <br /> Apparemment, les roms formeraient la principale minorité en Roumanie, même si les estimations statistiques divergent du fait que beaucoup de roms se déclarent roumains, hongrois ou turcs et que<br /> beaucoup n'ont pas de papiers d'identité. Officieusement, ils formeraient près de 10% de la population de la Roumanie !<br /> <br /> <br /> Pourtant, les roms ne se cantonnent pas qu'à la Roumanie ! D'après le témoignage de l'une d'entre eux que j'ai rencontrée, il s'agit d'une « nation sans territoire » provenant à l'origine de<br /> l'Inde. Elle comprend même un roi ! Et maintenant, avec une population estimée entre huit et douze millions de personnes en Europe, on peut en rencontrer partout, de la Finlande à la Grèce en<br /> passant par la Pologne ou l'Irlande ! Même sur d'autres continents ! Mais la plus grosse proportion d'entre eux se situerait en Europe de l'Est et en Turquie, en particulier en Roumanie. J'en ai<br /> donc conclu que l'on considère souvent la Roumanie comme le pays des roms parce qu'il y aurait en proportion plus de roms que dans les autres pays.<br /> <br /> <br /> Toutefois, n'allons pas croire que la culture rom et la culture roumaine sont les mêmes ! Et durant mes huit mois en Roumanie, parallèlement à la découverte de la culture roumaine, j'ai eu aussi<br /> l'opportunité de me familiariser avec la culture rom. En effet, une partie de mes activités sur place consistait à animer des activités au sein de l'association Caritas. Il s'agit d'un centre<br /> catholique dans lequel des enfants roms ou issus de familles très modestes viennent pendant la journée, avant ou après l'école. La plupart des enfants viennent d'une sorte de bidonville et d'autres<br /> des quartiers pauvres de la ville. Recevant une aide socio-éducative, ils y ont la possibilité de faire leurs devoirs, de participer à des jeux, activités manuelles ou sportives. Ils y ont<br /> également le droit de laver leur linge, d'y prendre une douche une fois par semaine et reçoivent une petite collation quotidiennement. D'autre part, ils bénéficient de l'aide de deux assistants<br /> sociaux et d'une psychologue.<br /> <br /> <br /> Je me demandais comment j'allais réagir face à cette population avec laquelle je n'avais jamais vraiment eu de liens dans ma vie. Pourtant on entend toujours un peu parler des « Roms », des «<br /> Gytans » ou des « Manouches »... Mais tout ça ne m'était pas très familier, un peu vague dans ma tête. Avec les autres volontaires, avant d'arriver directement dans le centre, nous avons d'abord<br /> discuté avec l'équipe de Caritas, qui nous a mis en garde. D'après eux, nous allions être sûrement déroutés, parfois choqués par certaines situations.<br /> <br /> <br /> Le premier jour sur place, je ne savais donc vraiment pas à quoi m'attendre. Curiosité aussi. Petite visite des lieux puis on entre dans une pièce aux airs de salle de classe. Les enfants sont là,<br /> rassemblés autour d'un jeu du petit cheval, jouant calmement. Pas trop d'explications. Alors les autres volontaires se lancent, ils s'assoient avec eux et intègrent la partie, naturellement. Je<br /> fais de même. Et assez étonnée par la facilité à communiquer avec eux malgré la barrière de la langue, je me laisse saisir par cette première impression qui sera aussi, en réalité, présente<br /> jusqu'au dernier jour du séjour : je suis entourée d'enfants, peu importe leur histoire, culture, éducation, ou niveau social. Ce sont des enfants qui ont des envies et des besoins d'enfants. C'est<br /> tout.<br /> <br /> <br /> Sans spécialement me focaliser sur la culture rom, il est vrai qu'au fur et à mesure du temps, certains éléments m'ont marquée. Premier cadeau de la différence culturelle quand j'assiste à la<br /> préparation de la « fête des masques ». C'est le moment de répéter une danse. Une musique, gytane j'imagine, se propage dans la pièce... Soudain, filles et garçons se mettent à tournoyer sans<br /> retenue, synchronisés, cadence précise, déhanchements naturels, leurs yeux pétillent... Ils y mettent tout leur coeur. L'envie de danser me prend alors aussi, j'assiste avec plaisir au spectacle et<br /> n'en perd pas une miette. C'est ce qui s'appelle avoir le rythme dans la peau !<br /> <br /> <br /> Malheureusement, toutes les surprises n'ont pas été aussi joyeuses. Aidée par les quelques bribes de phrases roumaines ingurgitées chaque jour un peu plus, nous les aidions parfois à faire leurs<br /> devoirs. Un jour, Angelica me demande de lui faire réciter son cours. Je prends le cahier et lis le texte : « Une journée est composée de 24h, une heure de 60 minutes et une minute de 60 secondes<br /> ». Tout simple, non ? Et bien impossible de retenir la phrase ! Je n'y comprends rien, d'habitude Angelica est forte en poésie. Cristina, la coordinatrice du centre, m'explique pourquoi : Angelica<br /> n'a pas la même notion du temps que nous. Ca fait partie de la culture Rom, chaque moment est vécu dans le présent : on vit au jour le jour sans se préoccuper de la suite. D'ailleurs, certaines<br /> dates de naissance resteront mystère pour certains ! Cristina me raconte alors une expérience, une once de désillusion dans la voie. Un jour, l'équipe de Caritas a distribué des provisions et du<br /> matériel pour certaines familles, satisfaite de pouvoir leur apporter cette aide matérielle, une base apportée pour améliorer le quotidien. Et bien, certains parents ont vendu les provisions dans<br /> la rue le jour même ! Peut être pour acheter de l'alcool pour le soir... Une vie au jour le jour, en ignorant les besoins du lendemain...<br /> <br /> <br /> Angelica n'a pas été la seule à me surprendre lors de l'aide aux devoirs. Une fois, Bianca, une fillette d'une dizaine d'année, m'interpelle, me présentant son livre de poésie. Elle doit réciter un<br /> long poème de Mihai Eminescu, grand poète roumain. Premier essai, hésitations et lenteur, elle ne parvient à retrouver vaguement que quelques mots. Peut être n'a-t-elle pas pris suffisamment de<br /> temps pour mémoriser le tout ? Je lui redonne le livre, on va reprendre ensemble. Mais là, les hésitations sont les mêmes... C'est quelques minutes plus tard que je réalise qu'elle ne sait tout<br /> simplement pas lire ! Comment pouvait-elle apprendre le poème ? Savoir cela laisse imaginer son accessibilité aux cours de l'école... Heureusement, à Caritas, ils étaient peu nombreux à ne pas<br /> savoir lire mais ce n'était pourtant pas la seule... Et beaucoup d'entre eux présentaient de grosses difficultés scolaires. Expérience saisissante aussi quand un jour, en leur faisant peindre une<br /> carte de l'Europe géante, certains nous ont indiqué la Roumanie en Espagne !<br /> <br /> <br /> Des difficultés scolaires certaines, même s'il ne faut pas généraliser à tous les enfants. Déjà, par le système roumain. Là bas, il est relativement
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